L'idée de cette parabole m'est venue,
je crois, à la lecture d'un conte…
Mais lequel ?
Le Voyageur et le Poète
Arrivant au pied de la Montagne,
le Voyageur sut qu’il en atteindrait le sommet.
Il marcha, des jours et des jours,
il monta, des mois et des mois,
il gravit, des années.
Et plus il s’élevait, plus l’air était pur, les formes claires,
les couleurs vives, plus loin portait sa vue sur les plaines,
plus distinctes étaient toutes choses à son œil
et plus transparentes à son cœur.
Mais plus raide était la pente, plus difficile l’ascension.
Quand le Voyageur parvint au sommet,
il comprenait les voix du vent, les chuchotements de la nuit
et le frémissement de la lumière ;
il connaissait le langage des pierres et le chant des étoiles…
Il savait aussi qu’il ne savait rien.
Tout en haut, sur le plus haut rocher, rêvait un inconnu :
D’où viens-tu, toi qui regardes les nuages ?
Je ne viens de nulle part.
Comment es-tu venu ?
J’ai toujours été là.
Mais qui donc es-tu ?
Je suis le Poète…