C’est au XVIIIe siècle, à Wissembourg, que ce
dessert aurait été inventé par le Français Nicolas Stohrer,
apprenti pâtissier qui travaillait dans les cuisines
du roi de Pologne Stanislas Leszcynski, alors en exil
en Alsace.
Nicolas Stohrer aurait ramené de Pologne une brioche
pour le roi, mais malheureusement, elle s’était desséchée
pendant le voyage. Pour lui redonner son moelleux, il
décida de l’arroser de Malaga et de la fourrer de crème
pâtissière et de raisins secs.
Le roi Stanislas apprécia grandement cette nouveauté
et, inpiré par Les Contes des Mille et Une Nuits qu'il
lisait alors, il la baptisa l’Ali-baba...
Nicolas Stohrer suivit à Versailles la fille du roi,
Marie Leszcynska, après son mariage avec Louis XV
et, cinq ans plus tard, il ouvrait sa propre pâtisserie
au 51 rue Montorgueil, à Paris.
Elle existe toujours aujourd’hui.

Au fil du temps, le dessert a évolué : la crème pâtissière
a été remplacée par de la crème Chantilly, et le vin
par du rhum.

Juillet 2019.
Dessin d'un baba en ange

 

Éloge du baba au rhum

 


La cuillère a pressé la peau luisante et lisse
Dont l’œil, déjà séduit, a goûté la rousseur ;
Quand se déchire enfin sa pulpeuse épaisseur,
Le palais qui s'enfièvre en pressent le délice.

La première bouchée est un feu d’artifice :
La flamme de l’alcool sublime la douceur
De cette chair suave, offerte au connaisseur…
Chaque autre cuillerée est un divin supplice.

Béni soit-il, in secula seculorum,
Ce chef d’œuvre accompli qu’est le baba au rhum !
C’est le nec plus ultra de la pâtisserie,

C’est la plume d’un ange oubliée ici-bas,
Le rire d’un enfant, un baiser de Marie.
Pourvu qu’au Paradis on serve des babas !