La Jeune Tarentine



Le poème
d'André Chénier
inspira au sculpteur
Alexandre Schoenewerk
(1820-1885)
une statue en marbre,
La Jeune Tarentine.

Cette belle œuvre romantique, réalisée en 1871,
est exposée au Musée d'Orsay.

Avril 2006.
alcyon pleurant sur un noyé

 
Doux alcyons, pleurez

Pleurez, doux alcyons ! ô vous, oiseaux sacrés,
Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez !
Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine !
André Chénier


Vos pleurs ont éveillé mon cœur, doux alcyons,
Quand la vague emporta la jeune Tarentine.
J’avais alors quinze ans, je lisais Lamartine
Et je vous dois l’essor de mes émotions.

Vous m'avez consolé quand nous contemplions
Le rivage perdu de la terre enfantine
Et depuis, dans mon ciel, présence clandestine,
Vous chantez mes espoirs et mes obsessions.

Vous accompagnerez ma course vagabonde
Jusqu’au soir effrayant où le bord noir du monde
Tremblera dans la brume au fond de l’horizon.

Alors s’élèveront vos antiennes funèbres.
Le soleil éteindra son ultime tison…
Vos pleurs, doux alcyons, m’ouvriront les ténèbres.