Dans ce sonnet assez hermétique, j'ai voulu trouver
trois rimes à "métastase".
La poésie classique stipule qu'on « ne doit pas faire
rimer ensemble des mots de même racine et de sens
voisins, comme "défait" avec "refait", ou "ami" avec
"ennemi" » ; mais que « la rime est admissible si les
sens sont suffisemment éloignés ».
J'ai éprouvé une petite satisfaction à en trouver
trois qui, bien que de la même famille, ont des sens
assez éloignés pour que la rime soit (+ ou -) admissible.
J'en ai éprouvé une bien plus grande, quelque temps
plus tard …en apprenant qu'il n'y en avait pas !
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige.
Baudelaire
Ce soir la Ville semble attendre son destin.
Le soleil s’est voilé d'une sanglante stase
Et la Nuit plonge au cœur des fleurs de métastase
Ses mille doigts experts à son jeu clandestin.
La Raison s'abandonne au bien-être incertain
Où l'horizon s'attarde, en un sanglot d’extase.
À quoi bon s'émouvoir pendant la catastase
Si la scène est déserte à l'éveil du matin ?
L’Espoir, en s’efforçant par d’autres alchimies
A sublimer l’angoisse et les peurs endormies,
N’abolit pas le temps ! Ni l’avenir – échu…
Alors, sous le ciel bas, dans un claquement d’ailes
Je prendrai mon envol comme un ange déchu,
Seul, parmi l’essaim noir de mes démons fidèles.