Zeus fut séduit par la beauté de Léda, l'épouse
de Tyndare, roi de Sparte.

Un jour qu'elle se baignait dans l'Eurotas, Zeus,
pour l'approcher sans se faire remarquer d'Héra
son épouse, se métamorphosa en Cygne. Il feignit
d'être attaqué par son aigle, vint se poser sur l'eau
près de Léda et trouva refuge entre ses bras. Et la
reine, apitoyée, crut bon de le caresser !

... Elle pondit deux œufs : de l'un naquirent Hélène
et Pollux, de l'autre Clytemnestre et Castor.

Les jumeaux, appelés Dioscures, moururent jeunes.
Clytemnestre assassina son époux Agamemnon.
Quant à Hélène, séduite par le prince troyen Pâris,
elle fut la cause de la guerre de Troie.

Et Anankè ? Pour les Grecs, c'était
la Nécessité, la Fatalité, le Destin.

Décembre 2013.
Léda et le Cygne

 

Le songe de Léda

C’est dans ton flot riant, à l’ombre de la vigne,
Que Léda frémira sous le baiser du cygne,
Théodore de Banville


Elle rêve au flot pur, l’innocente Léda,
Au flot de l’Eurotas où s’avançait le Cygne,
À l’œil noir qui dardait, dans sa blancheur insigne,
Ce regard fier auquel, conquise, elle céda.

Elle rêve à l’instant où Zeus la posséda…
Quand l’Aurore l’éveille en posant comme un signe
Un doigt d’or à son front, sa candeur se résigne
Au destin qui l’enchaîne au dieu du Mont Ida.

Car elle a vu germer sur les rives obscures
La moisson d’Anankè : la mort des Dioscures,
Hélène et Clytemnestre et leur duplicité,

Les murailles de Troie et l’inique victoire
Qui précipitera, pour la postérité,
L’Olympe déserté dans le flot de l’Histoire.