Souvenir d'un voyage au Botswana,
en particulier d'une soirée à Baines Camp.

Novembre 2006.

Baobab

 

Le baobab

 


Souvent un baobab, fier et disgracieux,
Près du village étend son ombre salutaire.
On se rassemble au soir sous l’Aïeul solitaire,
Enfants insouciants, vieillards silencieux.

Le griot conte alors qu’un Dieu malicieux,
Fatigué d’écouter sa voix contestataire,
L’a jadis replanté pour l’astreindre à se taire
La tête dans le sol, les racines aux cieux.

Sa stature appartient à l’Afrique éternelle.
Elle monte la garde, ultime sentinelle
Aux marches d’un passé fabuleux qui s’éteint.

Et dans le soir tendu de pourpres fantastiques
Sa ramure frémit d’un murmure indistinct
Quand monte à l’horizon le chœur des voix mystiques.