La métrique en poésie néoclassique

On trouve des vers néoclassiques dont la métrique suit rigoureusement le canon classique, l'aspect « néo » ne se manifestant qu'à la rime. Il en est d'autres pour qui chacun des deux aspects suivants de la métrique présente un modèle alternatif au modèle classique :

La diphtongue
En accord avec la langue moderne, le néoclassique compte pour une syllabe la plupart des diphtongues, sauf lorsqu'elles sont précédées de deux consonnes, la deuxième étant un r ou un l : tabli-er, gri-ef, bri-oche, prou-esse…
et dans quelques autres cas où la diphtongue com-mence par le son o ou le son ou : bo-a, po-ésie…
On pourra se référer au tableau des diphtongues dans LE VERS CLASSIQUE /La métrique /La diphtongue.

L'élision
Dans le modèle alternatif néoclassique, l'élision du e muet s'effectue sur la dernière syllabe accentuée des mots qui pécèdent une coupe ou la césure, que le mot suivant commence ou non par une voyelle.
Elle se pratique, même si l'e élidé porte la marque du pluriel (s, ent) : c'est en fait la même élision que celle pratiquée à la fin des vers classiques (cf. supra LE VERS CLASSIQUE /L'élision /À la fin des vers). Exemple :
Elles vol(ent),/ transporté(es)// par de fi/nes nué(es),

Les quatre modèles de métrique
En combinant les règles qui gouvernent la diphtongue et l'élision dans leurs variantes classique et néo, on découvre quatre modèles de métrique :
- classique M0 (diphtongue classiq. / élision classiq.)
- néoclassique M1 (diphtongue néo. / élision classiq.)
- néoclassique M2 (diphtongue classiq. / élision néo.)
- néoclassique M3 (diphtongue néo. / élision néo.)

L'élision à l'intérieur des mots
Certains poètes adoptent l'élision à l'intérieur des mots. Cette pratique est courante dans la chanson où le rythme est imposé par la mélodie. Mais le poème, lui, se lit et pour permettre au lecteur de saisir le rythme du vers, il est nettement préférable que l'auteur marque l'élision du e par une apostrophe.
C'est d'ailleurs indispensable pour certains mots comportant plusieurs syllabes avec un e, comme : rev'nir / r'venir.
Notons que ce modèle ne se conçoit qu'associé à toutes les autres alternatives néoclassiques, il n'est pas spécifique à la métrique : il est « générique » du vers.

L'hiatus
La règle est simple :
En poésie néoclassique l'hiatus est autorisé.
Cela dit, il vaut mieux éviter d'écorcher l'oreille de l'auditeur (ou la gorge du récitant) : il alla à Apt… !