La rime en poésie néoclassique

Disparition de la marque du pluriel
La première règle classique dont se sont débarassés les poètes d'aujourd'hui est bien celle-ci !
Cette contrainte artificielle, « faite pour l'oeil », est en effet à l'opposé de ce que souhaite la poésie néo-classique et nombre de poètes contemporains suivent le canon classique à l'exception de cette règle.

Définition « néo » du genre de la rime ?
Le néoclassique se débarasse également souvent du genre classique de la rime qui s'adresse autant à l'œil qu'à l'oreille (la chanson s'en est depuis longtemps dispensé, faisant rimer "amour" avec "tu te goures" et "bonheur" avec "je pleure").
Or le genre de la rime est requis dans certaines strophes et par les poèmes à forme fixe : comment alors y remédier ? Une nouvelle définition paraît nécessaire, qui pourrait être la suivante :

La rime est féminine si la dernière syllabe du vers se termine par des éléments sonores, suivis ou non d'un e muet.
La rime est masculine dans les autres cas, c-à-d quand la voyelle ou la diphtongue de la dernière syllabe n'est pas suivie d'élements sonores.

Les mots dévident, avide, covid, livides et David présenteraient alors des rimes féminines et statut, têtu, tuent, obtus et statue, des rimes masculines.

Les trois modèles de rimes
La marque du pluriel n'étant pas significative dans une nouvelle définition du genre de la rime, le nombre de modèles de rimes se résume à trois :
- classique R0 (marque du pluriel class / genre class)
- néoclassique R1 (pas de marque du plur / genre class)
- néoclassique R2 (marq. du plur sans obj / genre néo.)

La qualité de la rime
À l'instar de la chanson, le néoclassique se satisfait d'une rime moins riche que le classique, le minimum restant la « rime pauvre », en dessous de laquelle il n'y a plus de rime ! Voir la page LE VERS CLASSIQUE/La rime/La qualité. Pour le sonnet la rime doit être au moins « suffisante ».

La succession des rimes ?
Une nouvelle définition du genre de la rime qui per-mette de respecter les schémas de rimes des poèmes à forme fixe, autoriserait alors ceux qui le désirent à pratiquer l'alternance rimes masculines / rimes féminines en dehors des contraintes de forme dans ses trois dispositions principales, c'est-à-dire plates, croisées et embrassées (cf. LE VERS CLASSIQUE /La rime /La succession).