Nikolaus Lenau (1802-1850)

Die drei Zigeuner


Drei Zigeuner fand ich einmal
Liegen auf einer Weide,
Als mein Fuhrwerk mit müder Qual
Schlich durch die sandige Heide.

Hielt der eine für sich allein
In den Händen die Fiedel,
Spielte, umglüht vom Abendschein,
Sich ein feuriges Liedel.

Hielt der zweite die Pfeif im Mund,
Blickte nach seinem Rauche
Froh, als ob er vom Erdenrund
Nichts zum Glücke mehr gebrauche.

Und der dritte behaglich schlief,
Und sein Zimbal am Baum hing,
Über die Saiten der Windhauch lief,
Über sein Herz ein Traum ging.

An den Kleidern trugen die drei
Löcher und bunte Flicken,
Aber sie boten trotzig frei
Spott den Erdengeschicken.

Dreifach haben sie mir gezeigt,
Wenn das Leben uns nachtet,
Wie man's verraucht, verschläft und vergeigt
Und es dreimal verachtet.

Nach den Zigeunern lang noch schaun
Mußt' ich im Weiterfahren,
Nach den Gesichtern dunkelbraun,
Den schwarzlockigen Haaren.

1838 – Sämtlichen Werke, 1855.

Les trois Tsiganes


J'ai croisé trois tsiganes naguère
Allongés dans l'herbe d'un pré,
Alors que ma patache à grand peine
Se traînait sur la lande ensablée.

Le premier tenait à la main
Son violon, et pour lui seul,
Baigné dans l'or du crépuscule,
Se jouait un air endiablé.

Le deuxième, la pipe au bec,
Regardait monter sa fumée,
Heureux, comme si sur la machine ronde
Rien ne manquait à son bonheur.

Et le dernier dormait à poings fermés,
Sa cithare à l'arbre suspendue,
Sur les cordes courait la brise,
Sur son cœur cheminait un songe.

Leur défroque était, sur tous les trois,
Trouée, rapiécée, bariolée,
Mais eux, insolents, fiers et droits,
Se moquaient bien du monde entier.

A trois reprises ils m'ont montré,
Quand pour nous la vie se fait nuit,
Comment la fumer, la dormir, la violonner
Et par trois fois la dédaigner.

Le regard tourné vers les tsiganes
Il m'a fallu pourtant continuer,
Loin des visages basanés,
Loin des cheveux noirs et bouclés.

Traduction libre.