Trois lecteurs m’ont fait les commentaires suivants :
« Ici l'autodérision fait bonne mine sans courroux ni exagération, un simple constat sans amertume ».
« Je pense au poème de Queneau chanté par Juliette Gréco, sur le même thème : Si tu t’imagines, fillette, fillette. Cela nous change un peu de l’amour, des roses et des petits oiseaux ».
« Vous avez emmené cette forme poétique loin de son champ d'action habituel en lui insufflant ce qu'elle n'a pas souvent : de l'humour ».
De fait, j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à écrire cette cyclanelle* qui déroge effectivement aux thèmes romantiques ou dramatiques habituellement traités par cette forme poétique…
et j’avoue que l’autodérision est une forme d’humour que je pratique volontiers. Et pas qu’en poésie.
(*) On trouvera la description de cette forme poétique dans le chapitre Versification/Abrégé de versification, sur la page LE POÈME/Formes modernes.
Pézenas, décembre 2024.
Vieux crapaud !
Un homme sait quand il vieillit
car il commence à ressembler à son père.
Gabriel Garcia Marquez
Regarde-toi ! Sous ces vieux oripeaux,
Dans ton miroir, c'est carrément ton père !
Ta mine, hier encore était prospère…
Et te voilà, parmi les vieux crapauds !
Dans ton miroir c'est carrément ton père
Qui te regarde, et d’un air résigné
Te dit : « Les ans ne t’ont pas épargné,
Sois réaliste : il faudra bien t'y faire ! »
Ta mine, hier encore, était prospère
Mais aujourd’hui, tes pectoraux musclés,
Ton œil taquin sous tes cheveux bouclés,
Tes airs fringants ? Ils se sont fait la paire…
…Et te voilà, parmi les vieux crapauds !
Sois réaliste, il faudra bien t'y faire,
Tes airs fringants, ils se sont fait la paire :
Oui, c’est bien toi sous ces vieux oripeaux !