Je m'étais mis en tête d'écrire un pantoum*.
Le savoureux poème de Victor Hugo,
Vieille chanson du jeune temps **, que je venais
d'apprendre par cœur tant il m'avait enchanté,
m'en a donné l'idée de départ.

Écrite en alexandrains, la première version
était bien lourde pour un sujet aussi léger
et je l'ai refaite en octosyllabes.

Dans sa forme actuelle mon pantoum,
après d'innombrables retouches, a fini
par me satisfaire, même s'il reste, hélas !
bien loin du modèle qui l'a inspiré...

(*) Cf. : Versification /Abrégé de versification /LE POÈME /Formes fixes.
(**) Visible dans : Florilèges /Poètes d'hier et de jadis ♥♥ /Hugo /Rose.

Avril 2018 / août 2022.
Personnage de dos qui gravit les dernières marches

Escapade au grenier

Moi, seize ans, et l'air morose ;
Elle, vingt ; ses yeux brillaient.
V.H.
– Viens donc, dit-elle. Allez, courage !
Je tarde à grimper l’escalier…
Plus question de lambinage,
Passé la porte du palier.

Je tarde à grimper l’escalier,
Elle prend ma main, l’air candide.
Passé la porte du palier,
Le grenier dort, vaste et splendide.

Elle prend ma main, l’air candide,
Moi je la suis, déconcerté.
Le grenier dort, vaste et splendide,
Le cours du temps s'est arrêté.

Moi je la suis, déconcerté :
Penserait-elle à me séduire ?
Le cours du temps s'est arrêté
Dans l'air du soir qui sent la cire.


Penserait-elle à me séduire
En me frôlant, comme à regret ?
Dans l'air du soir qui sent la cire
Chaque recoin garde un secret.

En me frôlant comme à regret,
Elle me fait sa Cléopâtre.
Chaque recoin garde un secret
Dans ce ramas de vieux théâtre.

Elle me fait sa Cléopâtre,
Son œil fripon est éloquent ;
Dans ce ramas de vieux théâtre
Seul le sofa reste vacant !

Son œil fripon est éloquent,
Plus question de badinage,
Seul le sofa reste vacant :
– Viens donc, dit-elle. Allez, courage !