C'est en participant au 40ème concours de poésie organisé par l'association « Les Plumes Limousines » que j'ai écrit ce poème. Le règlement propose en effet, dans une section « Poésie d'improvisation », de composer un poème à partir du premier vers d'une poésie connue. En l'occurence il s'agit du poème de Marcel Proust intitulé : « Je contemple souvent le ciel de ma mémoire » et qui commence par ces vers :

    Le temps efface tout comme effacent les vagues
    Les travaux des enfants sur le sable aplani
    Nous oublierons ces mots si précis et si vagues
    Derrière qui chacun nous sentions l’infini.

    Le temps efface tout il n’éteint pas les yeux
    Qu’ils soient d’opale ou d’étoile ou d’eau claire
    Beaux comme dans le ciel ou chez un lapidaire
    Ils brûleront pour nous d’un feu triste ou joyeux.

J'ai choisi, pour corser l'exercice , la cyclanelle.
On trouvera la description de cette forme poétique en allant dans Versification/Abrégé de versification, puis en cliquant dans le sommaire sur la ligne LE POÈME /Formes modernes.

Septembre 2025.

Auto-portrait d'ES, 1913

Hommage à Marcel Proust

Le récif

Le temps efface tout comme effacent les vagues
Sous des gerbes d’écume un modeste récif.
Te souvient-il, parfois, du matin décisif
De mes seize ans trahis par tes promesses vagues ?

Sous des gerbes d’écume, un modeste récif
Balisait le parcours où nos ombres jumelles
Sur le sable mouillé paraissaient éternelles :
Jamais je n'oublierai mon amour trop naïf.

Te souvient-il, parfois, du matin décisif
Où j'ai vu mon malheur dans tes yeux infidèles ?
J’ai gardé de ce jour de pleurs et de querelles
Ton sourire attendri, tel un regret tardif…

De mes seize ans trahis par tes promesses vagues,
Jamais je n'oublierai mon amour trop naïf,
Ton sourire attendri, tel un regret tardif
Et le rocher désert – qu'effaceront les vagues.