Mallarmé, Baudelaire et Heredia, comme on peut le
constater dans le Florilège ♥♥ de mes coups de cœur,
sont mes poètes préférés – chacun pour des raisons
bien différentes, évidemment. Voilà pourquoi j'ai
pris tant de plaisir à pasticher ces grands auteurs.
Il m'a été reproché diverses incohérences ou
inexactitudes qui entacheraient ce sonnet...
En poète insoucieux, je les assume de gaîté de cœur :
1) Le bombyx est un papillon, c'est-à-dire un
lépidoptère, à ce titre il ne possède pas d’élytres ;
en hiver il n’existe que sous forme de chenille ;
au printemps il ne vole pas en essaim.
2) Le vernix, substance blanchâtre qui protège la
peau du fœtus humain n’est pas une gangue mais
un film : aucun autre être vivant n’en possède et
certainement pas les insectes.
3) L’ambre est une substance amorphe, en aucun
cas un cristal.
Que dire ? Peu m'importe la vérité objective,
l'essentiel est de rêver et, comme dit Verlaine,
tout le reste n’est que littérature…
L’éternité le fige en pur éclat d’onyx,
Les élytres scellés sur le désir d’étendre
Ses ailes qui jamais ne frémiront d’attendre
La saison de l’envol vrombissant des bombyx.
Aurait-il déchiré la gangue de vernix
Entachant son thorax aux tons de palissandre
Pour renaître à soi-même, épuré de sa cendre,
Et promettre à l’azur son rêve de phénix ?
Mais l'hiver a transi sépulcral chaque membre,
Nul rayon d'or, hélas ! aux vitres de décembre
N’a ranimé l’espoir d’un ultime partir,
Encor que cet effort stérile qui le cambre
Eût aboli peut-être, inutile martyr,
L’immobile agonie au cœur du cristal d’ambre.