Le lac
pantoum* fermé à rimes embrassées
J'avais pour projet d'écrire ce rêve « étrange
et pénétrant » sous forme d'une cyclanelle**.
Alors que j'en avais déjà trouvé les rimes
et les principales images, la construction
me résistait.
Je me suis peu à peu convaincu que le sujet
pouvait se traiter de façon plus linéaire et
qu'il serait mieux rendu par un pantoum
…que j'ai alors écrit sans trop de difficulté.
* Cf. Versification/Abrégé/Formes fixes
** Cf. Versification/Abrégé/Formes modernes
Paris, décembre 2023.
Le lac
Au fond du sanctuaire où le rêve m’entraîne
Le lac m'attend, secret, de murmures empli,
Et mon pas se fait lourd sur le sol ameubli
Quand je cède à l'appel de ses berges d’arène.
Le lac m'attend, secret, de murmures empli,
Sa face est le miroir de la mort souveraine.
Quand je cède à l'appel de ses berges d’arène
La lune effleure l'eau de son cuivre pâli.
Sa face est le miroir de la mort souveraine
Sous un ciel sans étoile au futur aboli.
La lune effleure l'eau de son cuivre pâli
En un lent chapelet de perles qui s’égrène.
Sous un ciel sans étoile au futur aboli
J'écoute, ô crève-cœur ! sangloter la sirène
En un lent chapelet de perles qui s’égrène,
Réveillant maints échos refoulés dans l'oubli.
J'écoute, ô crève-cœur ! sangloter la sirène
Et mon pas se fait lourd sur le sol ameubli,
Réveillant maints échos refoulés dans l'oubli
Au fond du sanctuaire où le rêve m’entraîne.