Donald Ghautier Sonnet classique

Plaisirs alcalins

"Si le soleil refuse de briller,
Je m'en tape, je m'en tape.
Si les montagnes tombaient dans la mer,
Laisse-les, ce n'est pas moi.
Tout va bien, car j'ai mon propre monde à regarder
Et je ne vais pas te ressembler."
Jimi Hendrix

Et croque le buvard au goût de flamand rose,
Un coup d'adrénaline éclate mon cerveau,
Arrondit les carrés, et me fait sentir beau,
Loin des pas convenus et des rois de la pose.

Je sens ma libido demander une dose,
Ma langue dans sa bouche où Lucie à nouveau
Éclaire en diamants mon gentil cœur d'agneau,
Une petite mort, si pure apothéose.

Et coulent tant les murs sur mes deux yeux crevés,
Le rouge et puis le noir, des hivers sans étés,
Des couleurs en musique, un air de ritournelle.

Je sens cette chaleur brûler mes intestins,
Acide lysergique et plaisirs alcalins,
Le début de la fête en ma nuit éternelle.

Oniris - Poésie contemporaine, 27/07/2018.

Damy Poème néoclassique

Essai suite à l'écoute de Christophe André.

Je me tiens debout

Nuit noire des chardons parsemés sur la dune,
Nuit blanche de cachets avalés malgré tout.
Le sang n'irrigue plus les ruisseaux sous la lune,
Il gicle de mes pieds et je me tiens debout.

Tout s'envole, tout part, le plus bel asphodèle
A laissé dans un coin un pétale fané,
Souvenir du printemps où je reste fidèle
Aux amours vrais et fous dans le jardin damné.

Ô pieuse douleur des adieux aux « je t'aime »
Et regrets virginaux quand l'autre n'en peut plus !
Tremblements essentiels mélancolie essaime.
Les mains ne s'ouvrent plus que sur des yeux perdus.

Nuit blanche d'un poème à la rime secrète,
Nuit noire des pensées d'en finir après tout.
Le sang n'irrigue plus le cerveau de l'ascète,
Il gicle de son âme et je me tiens debout.

Oniris - Poésie contemporaine, 27/01/2018.