Hananke Sonnet classique

À mon épouse, Françoise.

Au bout du chemin

Ensemble nous passons sous l'hiver appauvri
Du printemps de nos chairs. L'arbre de l'âge sème
Au vent les jours glacés d'un paysage blême
Qui font naître des pleurs sur mon cœur attendri.

Lorsqu'au bout du chemin ton corps aura péri,
Vers le lieu du silence où meurt le chrysanthème,
Tard, je regretterai les nombres de : "Je t'aime ! "
En boutons dans ma gorge et qui n'ont pas fleuri.

On encense le pont d'amour à la tendresse ...
Mais, n’est-ce pas un voile en vapeur qui se dresse
Quand s'éteint la bougie infuse des frissons ?

– S’aimer avec ardeur est seule certitude
Pour détruire le mur dressé par l'habitude
Et vivre sans remords les ultimes moissons.

Oniris - Poésie classique, 09/07/2016.

Ioledane Poème néoclassique

Un petit air de rien.

Un petit peu de nous

Un petit peu de moi qui ne ressemble à rien
Un petit air de rien qui te ressemble un peu
Un éclat de miroir éteint nos premiers feux

Quelque chose pourtant s'obstine et nous retient
Un filet d’avenir ruisselle entre les lignes
Sous mes doigts, nos espoirs, et ces milliers de signes

Courant d’un point à l'autre, une trame indécise
Guide le fil pâli qui nous suit et nous lie
Au creux du temps qui passe et repasse et nous plie

La vie, un ton plus grave, et ses voix incomprises
Lamentos murmurés, notes que l'on souligne
Composent au couchant le contrechant du cygne

Juste un peu de beauté qui traîne au bout du jour
Un petit air de rien pleure et rit tour à tour
Un petit peu de nous qui s’appelle l'amour

Oniris - Poésie contemporaine, 02/04/2021.