À la suite de Nerval (Une allée du Luxembourg),
de nombreux poètes célébrèrent la passante :
Baudelaire (À une passante),
Tristan Corbière (Bonne fortune et fortune),
Jules Laforgue (Complainte de la bonne défunte),
Emile Nelligan (La passante),
Rainer Maria Rilke (La passante d'été)
et, bien sûr, Antoine Pol dont Georges Brassens
a fait connaître le poème "Les passantes".
Alors pourquoi pas moi ?
(Toutes ces passantes sont visibles dans la section :
Florilèges /Poètes d'hier et de jadis ♥♥ /Les passantes)
En croisant ses vingt ans, je m’étais fait surprendre,
Qui l’aurait cru ! Malgré ses anneaux de clinquant,
Un maquillage outré, son piercing provocant,
Sur se pas fleurissait quelque chose de tendre.
En croisant ses yeux verts, il m’a semblé comprendre
Que j’avais déjà vu, je ne sais où ni quand,
Sous un ciel oublié, jaillir en se moquant
L’éclair de ce regard, tel un feu sous la cendre…
Il est des rendez-vous scellés par le destin :
– Oui, nous nous reverrons au détour d'un matin !
Et je n’oublierai plus ta gravité farouche,
Ce coup d'œil insolent qui m’a vite attendri,
La pâleur de ton front, l’incarnat de ta bouche
Ni ton air étonné lorsque je t’ai souri.