Un souvenir ? Un regret ? Un rêve ?
Allez savoir !
Un beau soir je fuirai ce monde trop correct
En sombrant dans l’oubli de quelque esprit anhydre,
Après avoir noyé dans la bière ou le cidre
Cet Ennui renaissant comme un serpent abject.
Sur le fil aiguisé de mon vieil intellect
Je trancherai d’un coup les sept gueules de l’Hydre
Et je tuerai le Temps à remplir la clepsydre
Des grains du sablier en un gâchis infect !
J’écraserai sous mon talon ce que j’adore !
Mon poing fracassera la boîte de Pandore
Pour en chasser l’Espoir, ce vieux tyran brutal !
Puis, sombrant lentement telle une algue marine,
Dans d’amniques moiteurs aux effluves d’urine,
J’atteindrai le bonheur du néant végétal.