Alain ManaranchePoème classique
Mon ami, mon frère
(A mon frère Marc)
Tu m’as tourné le dos un matin de juillet
Pour le calme glacé de l’ultime voyage ;
Ton crâne nu si blanc sur le blanc oreiller…
Et j’ai reçu ce choc comme un éclair d’orage.
Tu étais mon ami qui ne savait mentir :
Mon frère d’opinions, et de luttes, complice.
Tu partageais ton temps sans compter, sans faillir,
Entre l’esprit du pain et l’esprit de justice.
Tu étais mon ami, nous marchions d’un seul pas
L’humeur au jour le jour et l’âme sans prophète ;
Profitant de la vie et mêlant nos combats
Le cœur au vent debout posé sur notre tête.
Tu étais mon ami, poète sans chapeau
Avec au bout des doigts la terre et nos racines.
Nous chantions quelquefois des vers à fleur de peau
Où l’on parlait d’amour dans l’enclos des usines.
Hélas un mauvais vent a séparé nos doigts
Le reste de mes jours pèsera ton absence…
Si je pouvais garder en mémoire ta voix
Pour prendre son soleil et poser ton silence.
Concours Flammes Vives de la poésie 2013,
sur le thème de l'amitié – Flamme d'or.
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