Claude Prouvost Maillet néoclassique
Le vent du soir
Lorsque le vent fraîchit, le soir, sur l'océan,
Dans la trémulation des premières étoiles,
On voit les matelots rabattre les grand-voiles
Avant de regagner le port en maugréant.
On entend des chansons et des sons de guitare
Lorsque le vent fraîchit, le soir, sur l'océan ;
On voit sur l'horizon la lumière d'un phare
Haranguer de ses feux les marins imprudents.
Je respire une grâce envoûtante et secrète,
Comme un grand souvenir qui me monte à la tête,
Lorsque le vent fraîchit, le soir, sur l'océan,
Venant ressusciter des illusions d'antan.
J'entends le bruit d'un pas qui s'éloigne et résonne
Avant de laisser place à l'hymne du néant ;
Sur le chemin du port bien souvent je frissonne,
Lorsque le vent fraîchit, le soir, sur l'océan.
Marc Rébéna Poème néoclassique
Destinée
Qu'aurai-je réussi dans cette vie précaire ?
Par quelques mots gracieux ou quelques rimes tendres ,
serai-je le souci d'un amateur de vers
qui sera plus joyeux en réveillant mes cendres ?
J'ai passé tout mon temps à tutoyer l'Amour.
Il était près de moi, mais toujours à distance.
Je suis resté longtemps à être aveugle et sourd
au destin qui m'échoit dans une autre existance.
J'ai invoqué ma muse pour la faire docile.
Les mots me sont venus avec facilité.
Exempt de toute ruse, j'ai déroulé le fil
de l'âme mise à nu par ma voix inspirée.
Et sans peur je regarde au fond de ces années.
Pas une n'a passé sans que je l'eusse aimée.
L'heure de la camarde a maintenant sonné.
Poète sans regret, attends l'Éternité !