Jean-Jacques Chiron Poème classique
Rêves d'amour
Moi, si j’étais la terre ouverte à toute flore,
J’attendrais ta corolle exhalant son parfum,
Pour sentir en ton âme, ô moment opportun,
À l’ombre d’un soupir l’amour enfin éclore ;
Mieux, si j’étais de l’eau, sans perdre un seul instant,
Je te caresserais de mon âme fluide,
Puis, dans l’étreinte, enfin te voir en néréide,
T’exalter en soupirs par un désir constant ;
Lors, si j’étais le feu, d’une subtile flamme,
J’embraserais ton corps doucement tout le jour,
Unissant dès le soir, en des gestes d’amour,
Chaque soupir nocturne au plaisir qu’il réclame ;
Ou, si j’étais le vent, fils d’un pôle idéal,
Je chanterais ton nom, tel un poète hellène,
Pour mieux t’offrir ainsi ma douce cantilène,
Jusqu’au dernier soupir demeurer ton féal !
Nicole Métivier Poème classique
La flamme de l’amour
Quand ton regard de braise allume l’étincelle
Dans l’âtre de mon cœur palpitant sous tes doigts,
Je deviens la brindille ou le fagot de bois
Puis le buisson ardent que ton charme ensorcelle.
Et je viens me brûler au miroir de tes yeux
Pour entr’apercevoir tous tes attraits de femme,
Pour mieux entretenir l’éblouissante flamme
Qu’attise ta paupière aux cils longs et soyeux.
Ainsi, par temps mauvais de grisaille ou de pluie,
Je nourris ta lumière au gré de la saison
Et réchauffe ta vie au cœur de la maison
Avant de n’être plus que poussière et que suie.
Mais, ton regard se fond à mes langues de feux
Quand mon haleine chaude emplit la cheminée ;
Alors, entre tes mains, je mets ma destinée
Et puis, je me consume au foyer de tes yeux.