L'enjambement

On dit qu'il y a enjambement lorsqu'il y a discordance entre la structure grammaticale et la structure rythmique du vers, c'est-à-dire quand l'énoncé se développe sur deux vers.
Ce procédé prend trois formes :

L’enjambement,
proprement dit. L'énoncé ne s’arrête pas à la fin du vers, mais déborde jusqu’à la césure ou jusqu'à la fin du vers suivant.
Les classiques, soucieux de ne pas affaiblir la rime, faisaient coïncider autant que possible l’énoncé avec le vers ou l’hémistiche.
En revanche, dans la poésie romantique, l’enjambe-ment est fréquent : Quel dieu, quel moissonneur de l'éternel été,
Avait, en s'en allant, négligemment jeté
Cette faucille d'or dans le champ des étoiles.

Le rejet
C'est une forme d'enjambement, où seuls un ou deux mots de l'énoncé sont reportés au début du vers suivant : La dernière heure est claire autant que la première
Fut sombre ; ...

Le contre-rejet
C'est le procédé inverse : l'énoncé commence au vers précédent par un ou deux mots : ... ; la saison
Avait brodé de fleurs un immense gazon,

Le rejet et le contre-rejet, en créant une rupture rythmique, ont pour effet de solliciter l’attention du lecteur ou de l’auditeur.